Auteur : Loïc AMIOT, Chargé de Mission – ARACT Réunion


De quoi parlons-nous ?
La qualité de vie au travail (QVT) remet au gout du jour l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle, notamment à travers deux actes juridiques :
L’ANI (Accord National Interprofessionnel) QVT-EP du 19 juin 2013 dont 1 des 10 thèmes porte sur la conciliation des temps ;
Le PIEP (Plan Interministériel en faveur de l’Egalité Interprofessionnel) 2016-2020 avec 1 des 6 champs portant sur la conciliation des champs.
Ce nouveau cadre juridique s’inscrivant dans ce contexte, constaté depuis de nombreuses années, d’évolution des tendances et de l’activité de travail elle-même, induit un requestionnement de l’organisation du travail qui aboutit à des remises en cause d’acquis ou de modèles (la semaine de référence, l’amplitude horaire, la RTT, etc.).

Des enjeux majeurs
Les enjeux autour l’organisation du temps de travail concernent symétriquement employeurs et salariés :
Pour les entreprises :
Les directions peinent à gérer les tensions entre :
Leurs exigences de performance et de qualité de service ;
Les enjeux de santé au travail et de maintien dans l’emploi.
Exemples : la recherche de flexibilité et le développement des horaires atypiques ; les difficultés de recrutement dans un contexte de chômage.
Pour les salariés :
Hommes et femmes recherchent toujours des solutions pour :
Trouver des rythmes de vie permettant de récupérer du travail ;
Tenir dans la durée leurs responsabilités professionnelles, familiales, personnelle et sociales.
Déclinaisons : la parentalité et la prise en charge des proches dépendants ; le besoin de récupération ; la recherche d’équilibre vie professionnelle / vie privée.

Etudes et enseignements
Selon une enquête Anact/TNS Sofres, parmi les trois ingrédients majeurs de satisfaction professionnelle, la conciliation vie pro et vie perso arrive en tête avec 75% de répondants pour qui c’est essentiel, et 24% pour qui c’est important. Ce sondage prouve, s’il en était besoin, que ces deux temps essentiels de la vie ne sont pas cloisonnés mais font partie d’un tout, d’un équilibre à trouver permettant l’épanouissement de chacun d’entre nous.
Le monde du travail évolue avec des enjeux pour l’entreprise et les salariés tels que :
– des besoins accrus de flexibilité des organisations dans un contexte socio-économique tendu, évolutif voir incertain ;
– un raccourcissement des délais et une augmentation de la pression temporelle en entreprise ;
– des enjeux d’attractivité, d’intégration durable, d’allongement de la vie professionnelle, d’égalité professionnelle ;
– la montée en puissance du numérique avec des risques et des opportunités, etc.
Dans ce contexte de plus en plus marqué, l’équilibre n’est pas toujours facile à trouver : 25% des salariés (enquête Sofres 2014) estiment parvenir assez difficilement à concilier vie professionnelle et  vie personnelle.
Le mensuel « Travail & Changement » N° 399 (mai/juin 2014) parle de plusieurs temps à concilier :
Le temps du marché : l’individu en tant client individuel, donneur d’ordre consommation de masse ;
Le temps du salarié : espaces sociaux (travail, famille, activités sportives, sociales) et périodes du cycle de vie professionnelle ;
Le temps de l’entreprise : process continu ou non, contraintes techniques du système productif ;
Le temps du territoire : transports urbains, péri-urbains, accès aux services publics, congés scolaires, offres périscolaires.
L’évolution du monde du travail invite fortement les entreprises et les salariés à rechercher un compromis dans l’organisation du travail. L’enjeu est capital et double puisqu’il s’agit de trouver un équilibre dans l’organisation du travail qui tienne compte des aspirations des collaborateurs, condition sine qua non de la pérennité de l’entreprise.