Plus de 600 000 accidents du travail se produisent chaque année. Bien qu’en baisse régulière depuis 10 ans ces accidents demeurent impactants.

NOTRE RÉDACTEUR :  Jean-Yves COLLET, Préventeur Santé Sécurité au Travail et Formateur SST –  CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION

De quoi parlons-nous ?

La formation de sauveteur secouriste du travail (SST), délivrée par de nombreux centres et organismes de formation, permet au salarié d’acquérir les compétences académiques lui permettant de porter aide et assistance aux personnes en détresse en appliquant les gestes qui sauvent. Elle est accessible à tout le monde, sans prérequis et relativement peu onéreuse. L’entreprise peut, par ce biais, élever le niveau de compétence de son personnel tout en étayant son effectif d’acteurs internes de la prévention.

Quelques repères réglementaires

Article R4224-15 du code du travail : 
Un membre du personnel reçoit la formation de secouriste nécessaire pour donner les premiers secours en cas d’urgence dans :
1° Chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux ;
2° Chaque chantier employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours où sont réalisés des travaux dangereux […].

Article 223-6 du code pénal :
Sera puni […] quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours […].
La formation suit un référentiel pédagogique national émanant de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). Elle ne peut être délivrée que par un établissement dûment habilité et animée par des formateurs certifiés INRS. Tous les 24 mois, il est prévu un dispositif de maintien et d’actualisation des compétences (MAC) qui assure la pérennité et la pertinence du savoir initialement acquis.
Une session type de la formation SST dure 14 heures pour un effectif maximum de 10 stagiaires.
Le MAC dure 7 heures pour le même effectif. Les sessions se programment toute l’année et peuvent se découper en séquences espacées de plusieurs jours afin de faire face aux contraintes particulières des entreprises. En cas d’évaluation satisfaisante par le formateur, il est valablement délivré au stagiaire le certificat lui reconnaissant le titre de Sauveteur Secouriste du Travail (SST).

Le rôle du SST dans l’entreprise

Article R4224-15 du code du travail : 
Le sauveteur secouriste du travail est capable de situer le cadre juridique de son intervention. De reconnaître le mécanisme d’apparition du dommage dans une situation dangereuse et d’être force de propositions dans la démarche d’amélioration des situations de travail et notamment effectuer un signalement pertinent à même de pouvoir déclencher des mesures correctives adaptées.

Le secours :   
En situation d’accident, le secouriste suit le plan national d’intervention qui se décline en quatre points : protéger, examiner, alerter et secourir. Ainsi, il sait mettre en œuvre une protection adaptée des témoins et de la victime sans s’exposer lui-même au danger en supprimant ou isolant ce dernier. Le cas échéant, il peut soustraire la victime du danger (pratiquer un dégagement d’urgence). Ce faisant il brise la chaîne causale de survenue de l’accident à l’origine du dommage et évite ainsi le sur-accident.
Lors de l’examen de la victime, le secouriste évalue le niveau de gravité de son état. Il dispose ainsi des éléments nécessaires et suffisant pour déclencher l’alerte des secours spécialisés et mettre en œuvre les gestes appropriés. Le secouriste fera alerter (à défaut, alertera lui-même) les secours spécialisés par la composition du numéro d’urgence « 15 ». Il disposera alors d’un avis médical et le cas échéant accueillera sur les lieux des secours spécialisés (pompier, Service médicalisé d’urgence et de réanimation (SMUR), …). L’alerte ne se limite pas aux seules instances officielles mais s’articule également avec la procédure d’alerte interne de l’entreprise. Les compétences du secouriste s’exercent sur tout type d’accident d’origine mécanique (chute, écrasement, coupure, …), électrique, incendie ou asphyxie. Les situations académiques sur lesquelles peuvent s’exercer les compétences du secouriste vont du saignement peu abondant à la pratique du massage cardiaque avec défibrillateur en passant par l’intervention en cas de malaise.

Le SST est capable d’utiliser le matériel de première urgence disponible dans l’entreprise (trousses de secours, défibrillateur,…). Il devient dès lors un des acteurs de prévention de l’entreprise.

Pour devenir Sauveteur Secouriste du Travail, faites savoir à votre entreprise que vous êtes volontaire.