Auteurs : Corinne LOCATELLI, Directrice Adjointe de la Veille et de la Sécurité Sanitaire – ARS MARTINIQUE

De quoi s’agit-il ?
Quel que soit le secteur d’activité, l’employeur est responsable de la protection de ses personnels et doit mettre à leur disposition les équipements de protection adéquats. Pour cela, il convient d’analyser la nature et l’importance des risques encourus en fonction des agents pathogènes, de leurs modalités de transmission mais aussi en fonction des activités des travailleurs. Les services de santé au travail sont responsables de l’évaluation de ces risques et de la définition des besoins en matière de protection. Dans le domaine de la santé, la protection des personnels doit être mise en œuvre en tenant également compte de la protection due au patient vis-à-vis d’un risque infectieux qui pourrait être transmis par le soignant lui-même.

Quels types de risques ?
Concernant le risque infectieux, on distingue différents types d’agents pathogènes comme les bactéries, les virus ou les parasites. Pour chacun, il est nécessaire de connaître ses caractéristiques de développement, ses conditions de survie dans l’environnement et son mode de transmission. Ainsi, il est possible de définir les situations particulièrement à risque pour le soignant (type de geste ou de soin, temps de contact par exemple) et donc d’envisager la prévention de manière précise. Généralement, on par de transmission soit par contact direct de la peau saine ou des muqueuses avec des excréta ou du sang (Virus à Fièvre Hémorragique Ebola), soit par inhalation (grippe, tuberculose, etc.), soit par contact avec le sang après effraction, piqûre, coupure de la peau (Virus de l’immunodéficience humaine (VIH), hépatite B ou C).

Comment protéger les individus ?
Quatre grands principes peuvent être proposés en matière de protection du personnel soignant vis-à-vis du risque infectieux. Leur efficacité doit être connue et adaptée aux niveaux de risque des diverses situations. Ils ne doivent pas non plus entraver la réalisation des soins. Enfin, ils doivent être utilisés selon des protocoles précis pour éviter la contamination du soignant mais aussi éviter la dissémination des germes dans l’environnement ou aux autres patients.

Les Equipements de Protection Individuelle (EPI) ou dispositifs barrière :
Généralement à usage unique, ces équipements sont portés par le personnel soignant en fonction du soin réalisé et du risque. Pour la protection vis-à-vis des souillures directes, des projections, on peut citer les gants, tabliers, lunettes de protection mais aussi les combinaisons. Concernant le risque de transmission par voie aérienne, selon la taille des particules, les masques de type FFP2 ou FFP3 seront proposés.

Les matériels de sécurité :
Ce type de matériel a été mis au point pour réduire les accidents d’exposition au sang lors de geste invasifs particulièrement à risque de transmission du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) et de l’Hépatite B et C. Ainsi, on peut citer :
– les dispositifs d’injection sans aiguille ;
– les aiguilles, cathéters et lames munies d’un dispositif de rétraction automatique ou de recouvrement pour éviter les piqûres après usage ;
– les boites rigides pour l’élimination des piquants, coupants et tranchants.

La vaccination :
La vaccination reste l’un des meilleurs outils pour prévenir certaines maladies graves. Pour les soignants, le risque de contracter l’une de ces maladies, au cours des soins par contact avec un patient malade ou par contact avec du sang, suite à un accident d’exposition au sang. Pour les personnes non immunisées, la vaccination contre l’hépatite B, la rougeole ou la grippe est donc fortement recommandée.

Les équipements collectifs :
La prise en charge de certains patients ou la manipulation de prélèvements particulièrement à risque nécessite un aménagement particulier des locaux dans un objectif de protection de l’environnement et de protection des personnels et des tiers non impliqués dans ces soins. Ainsi, on peut citer les chambres à pression négative, les laboratoires de niveau P3 et P4 ou les Postes de Sécurité Microbiologiques. Ces équipements bénéficient d’un traitement particulier de l’air. Une dépression par rapport à l’environnement extérieur est créée et l’air sortant est canalisé et filtré pour éviter sa diffusion en cas de contamination.
Au total, diverses solutions de protection existent pour les personnels soignants vis-à-vis du risque infectieux. Leur mise en œuvre nécessite une bonne connaissance des agents pathogènes et de leur mode de transmission et impose le respect strict des modes opératoires. De même, les utilisateurs doivent parfaitement connaître l’intérêt mais aussi les limites de ce matériel. En effet, un mauvais usage ou une utilisation à mauvais escient d’équipements de protection peuvent être une fausse sécurité.